Andréanne Hudon

Démarche:

 

Ma pratique aborde les questions de contrôle et d’intention de l’artiste dans l’agir plastique. L’accident et la chance, pour Francis Bacon, servaient une volonté d’éviter la peinture illustrative pour la réalisation d’un tableau au plus vrai de la sensation. Ces méthodes et dispositions, pour moi, répondent d’une tentative d’accès à la connaissance hors du raisonnable, par l’intuition. La pratique m’est lieu de la pensée; passage de l’indicible au verbe, de l’informe à la figure. La notion du monstre, développée dans ma recherche, procède de l’inconscient; de cette puissance de connaissance intrinsèque à la fois familière et insondable qui s’inscrit dans le détail du geste, de la pensée et de la subjectivité. Je fais appel à cette part de l’expérience singulière qui se mystifie elle-même pour manifester quelque chose de l’insaisissable.

 

Résumé de communication:

 

NATURALISER LE MONSTRE

Quand il devient visible…le monstre disparaît. Ou alors, il se révèle simplement être autre chose. L’invisibilité est sa condition même d’existence. Le monstre, et son étrangeté, appartiennent au monde de l’imaginaire, hors de l’expérience courante. Lui donner forme, c’est l’inscrire dans la réalité, l’ordinaire et sa banalité : le visible.

L’œuvre m’apparaît comme une mue de serpent. Peau desséchée, vide, elle est le résidu d’un événement révolu : celui de l’émergence du monstre et de sa disparition. Simple artéfact d’une perte implicite. Le serpent, lui, étant ailleurs et autrement que décrit par l’objet délaissé.

Mon herbier fait la collection des spécimens, résultats partiels et trompeurs, d’une tentative de manifester l’insaisissable.

Andreanne hudon

Hudon, 2016, Orchidaceae et Lilium Serpentes, encre et aquarelle sur papier.

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